Boire du thé au cours d’un repas n’est plus une pratique réservée aux traditions asiatiques. Les thés accompagnent très bien tous les plats d’un déjeuner occidental, de l’entrée au dessert, en passant même par… le fromage !
Comme pour le vin, le thé dégusté au cours de repas est déterminé en fonction du plat. Les accords thé et mets sont travaillés comme en sommellerie classique. On peut jouer les contrastes ou la complémentarité :
- de la flaveur du thé(c’est le mélange de la saveur (le goût) et du parfum (l’odeur)) : avec un poisson, on peut choisir un thé vert aux notes marines, ou bien un thé rouge aux notes boisées.
- de la texture du thé : avec un thé tannique du Yunnan, c’est un cake moelleux et doux à l’orange, ou au contraire, un fondant au chocolat noir au goût plus corsé*.
Voilà quelques pistes d’associations au cours du repas.
Le thé peut se boire seul, ou en cocktail avec ou sans alcool. Les Chinois préparent un thé wulong au gong fu cha qui ressemble à une liqueur.**
Les accords sont infinis, comme pour le vin. Voici quelques-uns de ses conseils de base, pour débuter dans la sommellerie du thé :
L’association avec le thé, pour le moins originale, doit se faire en fonction de la texture du fromage. Contrairement au vin, on peut jouer aussi sur la température du thé qui va déterminer la vitesse de délitement du fromage en bouche et la libération de ses arômes.
Lydia Gautier conseille le camembert avec un thé pu-erh, les comtés avec thés wulong torréfiés, le roquefort avec un thé fumé.
Les Anglais pratiquent depuis le XVIIe les associations du thé (surtout des thés parfumés) et des gâteaux avec l’afternoon tea.
Petit lexique du thé
Le pu erh
C’est un thé post-fermenté ou thé mûr, en raison de la longue période de maturation que les feuilles subissent après leur oxydation. Il est dit « cru » ou « cuit » selon sa vitesse de fermentation. C’est un thé de terroir par excellence, le seul qui se bonifie en vieillissant, comme le vin. Il donne un thé très noir, au goût dans un registre forestier avec des notes minérales et une longueur en bouche toujours impressionnante.***
Le thé rouge
Ce thé aux feuilles de couleur rouge est qualifié de « noir » en Occident. Contrairement au thé vert, elles subissent une oxydation totale. Les variétés sont très nombreuses selon les terroirs et ont toutes des flaveurs différentes. En voici les plus connues :
- Le Yunnan (Chine): sec, expressif, ample, avec des dominantes de sous-bois, de miel et des inflexions cacaotées et une belle longueur en bouche.
- Le Darjeeling (Inde) : au goût différent selon la saison des récoltes.
- L’ Assam (Inde) : puissant et corsé, avec une dominante ronde, légèrement maltée et épicée, enrichie d’intonations miellées.
- Le Ceylan (Sri Lanka) : inflexions miellées sur un registre fruité et malté.***